Dans
Rome1, paru en 1896, Émile ZOLA écrit « Il n’y a jamais trop de livres ! Il en faut, et encore, et toujours ! C’est par le livre, et non par l’épée, que l’humanité vaincra le mensonge et l’injustice, conquerra la paix finale de la fraternité entre les peuples ».
C’est un total hasard, bien sûr, si cette invitation est extraite d’un roman qui a pour personnage principal un religieux en proie au doute et qui soulève la question de la capacité d’une religion (ici le christianisme) à se renouveler.
En 2020, à l’occasion du deuxième confinement que connaît la France en conséquence de l’épidémie de COVID-19, la définition des commerces autorisés à poursuivre leur activité avec accueil du public limite cette poursuite d’activité aux biens et services essentiels au nombre desquels les livres ne figurent pas. Désolé, cher Émile ZOLA !
Malgré les appels et pétitions en faveur du maintien de l’activité en magasin des librairies, la décision semble irrévocable et, puisqu’il n’est pas question de défavoriser le commerce de proximité (on ne dit plus petit commerce), les magasins de la grande distribution (on ne dit plus grandes surfaces) se voient dans l’obligation de fermer leurs rayons livres. Il est désormais possible de voir des banderoles affichant en magasin « vente de livres & de disques interdite »
2. Oh !
On m’objectera que la commande en ligne reste possible, ce qui est exact, et que les libraires indépendants ont créé, parfois de longue date, des réseaux permettant la commande à distance pour des livraisons en points de retrait ou à domicile, le recours à ces services ne pouvant qu’être promu.
Le propos n’est pas ici d’aller à l’encontre des mesures sanitaires, mais en des temps où la liberté d’expression – donc la liberté de penser – n’apparaît plus comme un principe commun et indiscutable, le symbole de l’interdiction de la vente de livres fait très mal !
PHILIPPE MASSERON
Directeur Général – Gérant
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1. Folio classique n°3296
2. https://twitter.com/LIndeprimeuse/status/1322467652586115073?s=09
Dans ce nouveau numéro, vous trouverez notamment des articles sur :
Les répartitions 2020 du CFC : plus de 50 millions d’euros répartis par le CFC
La nouvelle licence destinée aux entreprises du médicament, de la biologie et des biotechnologies : une autorisation plus complète, des contenus scientifiques mieux valorisés
L’impact de la réforme des programmes et de la crise sanitaire sur les photocopies dans les lycées
L’assemblée générale du CFC : réélections et nouveaux membres
Les actions culturelles soutenues par le CFC
Télécharger la Lettre d’information de novembre 2020 :
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