Imaginons un quidam venant à lire dans quarante ou cinquante ans les lignes qui suivent.
Que comprendra-t-il de nos actuelles préoccupations, comment percevra-t-il nos sujets d’intérêts, nos enthousiasmes ou nos inquiétudes ?
Le coronavirus aura-t-il exterminé une part substantielle de la population humaine ou
aura-t-il été oublié dès le mois de juin ? Se souviendra-t-on du nom du maire de Paris au 1er avril 2020 et de ce qui a précédé son élection ? L’intelligence artificielle et prédictive aura-t-elle pris le dessus et envahi les espaces privé et public ?
Toutes questions auxquelles les avancées technologiques connues à date du présent propos ne permettent pas de répondre et notre putatif curieux quidam aura peut-être la curiosité de s’intéresser à la manière dont nous nous interrogions.
Le recours aux intelligences artificielles est actuellement massif pour recommander à l’internaute de se tourner vers tel produit ou tel contenu qui correspond à des goûts qui ont été détectés par l’analyse de données d’usages et d’historiques. Les intelligences artificielles analysent, comparent, classent et proposent avec l’objectif d’une performance accrue, qu’il s’agisse de biens de consommation courante, de plats, de destinations de vacances ou d'œuvres. Il y a matière à interrogations philosophiques à propos, notamment, de la propension de ces outils à toujours plus orienter le public vers ce qu’il aime au risque de renforcer les cloisonnements, de détourner le public de la découverte de nouveaux univers, de lui faire perdre un goût de la sérendipité qui parfois ne tient que par un fil.
Ces questions sont d’autant plus sensibles lorsqu’il s’agit de culture et d'œuvres littéraires, musicales ou des arts graphiques et plastiques. Elles se démultiplient avec un champ de questionnements juridiques que la mission « Intelligence artificielle et Culture » confiée aux professeures Alexandra BENSAMOUN et Joëlle FARCHY explore remarquablement dans le rapport1 qu’elles ont remis en début d’année 2020. Nul doute, comme elles le proposent, qu’il est indispensable de poursuivre le cheminement ainsi ouvert car ces questions ne sauraient être ignorées ou refermées trop vite parce que, le cas échéant, craintes.
PHILIPPE MASSERON
Directeur Général - Gérant
Dans ce nouveau numéro, vous trouverez notamment des articles sur :
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